lundi 25 janvier 2010

Proposons aux haïtiens de devenir la onzième province du Canada...

Face au désastre haïtien et à la sombre perspective de ne pas voir les choses changer pour ce peuple malgré l'immense élan de générosité que manifeste le reste de la planète, j'aimerais proposer une solution radicale qui en fera peut-être sourire plus d'uns... mais pensez-y bien... et pensez bien aux raisons pour lesquelles vous pourriez être en désaccord:
Proposons aux haïtiens de devenir la onzième province du Canada… une province à part entière, pas une vulgaire colonie.
Notez que ce scénario pourrait être décliné au choix en « Territoire Français D’Outre-mer » ou en « 53 ième état des Etats-Unis ».
Ce serait une vrai solution à long-terme, un véritable partenariat au lieu de l’actuelle charité mal-ordonnée qui se transforme plus souvent qu’autrement en charité ponctuelle qui est plus souvent qu’autrement pillée par des gens mal intentionnés (Qu’ils soient haïtiens ou canadiens)
Le Canada investirait dans la reconstruction et la mise à niveau les infrastructures (probablement avec l’aide des Etats-Unis et de la France) tout comme il le ferait pour une autre province canadienne affectée par un désastre de cette ampleur…
Le Canada mettrait à un niveau « canadien » les institutions politiques, sociales, d’éducation et de santé. Sous le parrainage du Québec (en raison de son caractère francophone), la province d’Haïti se verrait dotée d’une charte, d’un code civil et d’un gouvernement calqué sur le Québec… qu’ils auraient alors – au fil du temps – le loisir de remodeler à leur guise dans les limites de leurs compétences provinciales.
Le Canada financerait la reforestation de l’île, avant de redonner à la province d’Haïti cette compétence provinciale de gérer ses forêts.
Bien sûr que ça coûterait une fortune colossale! Et bien sûr que ça demanderait beaucoup de temps pour la mise à niveau… peut-être une génération! Mais les coûts pourraient être répartis entre les pays occidentaux, en annulant la dette et en finançant sans intérêts les infrastructures reconstruites… ce qui ne se fera visiblement pas en restant dans le statut quo puisque personne n’ira investir à ses frais dans des infrastructures qui tomberont probablement à nouveau entre les mains d’une dictature et qui seront sûrement dilapidées… le passé étant garant de l’avenir!
Proposons donc une vrai solution à long terme, pour que changent enfin les choses.
Qu’en dites-vous?
Et, de grâce, ne me sortez surtout pas les arguments pseudo-nationalistes et anti-occidentaux de pacotilles. Le peuple haïtien lui-même en a sûrement marre d’être exploité et opprimée par sa propre élite… de vivre dans la boue d’un pays « indépendant » d’où l’élite se pousse avec l’argent et d’où la plupart des gens rêvent de s’enfuir!

Liens vers des gens proposant la même idée:
Max: http://www.photosmax.com/photosmax/2010/01/aider-pour-vrai.html

Lecteur du National Post:  http://www.nationalpost.com/opinion/story.html?id=2484153

Aussi: http://www.heritagekonpa.com/Haiti%20archives/Canada%20latest%20province%20Haiti.htm

6 commentaires:

Robert Lachance a dit...

Population en millions, 2009: Haïti, 10,03; Canada, 33,57. Réunis 43,6.

Taux moyen d’accroissement de la population, 2005-2010: Haïti 1,6; Canada 1,0. Réunis, 1,14.

Taux de fécondité, Haïti 3,55; Canada 1,57. Réunis, approximativement 2,2.

Taux de mortalité infantile par 1000, Haïti 62,4; Canada 4,8. Ensemble, 18.

Espérance de vie, hommes, Haïti 59,5; Canada 78,3. Ensemble, environ 73.
Espérance de vie, femmes, Haïti 63,0; Canada 82,9. Ensemble, environ 77.

Moins de 15 ans, Haïti 35,9; Canada 16,3. Ensemble 21 %.
Plus de 60 ans, Haïti 6,5; Canada 20. Ensemble 16,7 %.

PIB par habitant, $, Haïti 1 316; 39 183. Ensemble, 30 000.

Ça nous ferait moins bien paraître dans les statistiques mondiales mais ça nous rajeunirait.

Notre indice synthétique de fécondité serait le plus élevé de l’Occident.

Daniel Rochefort a dit...

En effet Robert,
l’intégration d’Haïti aurait de tels impacts à court, voir à moyen terme.

Mais en s’enrichissant, la province d’Haïti tendrait à normaliser ses indices sur la moyenne canadienne actuelle…

On pourrait par ailleurs voir dans les jeunes haïtiens à la scolarité « normalisée » un bassin de main d’oeuvre salvateur alors qu’ils seraient à pied d’oeuvre juste à temps pour la grave crise démographique qui nous pend au bout du nez!

Le recours prochain à une immigration internationale débridée faite dans un sentiment d’urgence – voir de panique – démographique serait ainsi évité.

On pourrait bâtir notre pays (le Canada pour le moment… peut-être un jour le Québec, qui sait?) d’une façon plus sereine et réfléchie. Et on prendrait davantage le temps et les moyens d’intégrer nos immigrants dans l’harmonie.

Robert Lachance a dit...

« Proposons aux haïtiens de devenir la onzième province du Canada… »

Je ne vois pas l’intérêt du Canada dans ce projet. Proposons plutôt aux Haïtiens de devenir la dix-huitième région administrative du Québec, la région Haïti dans un projet de solidarité économique, démographique et intergénérationnelle.

Voici de nouvelles statistiques.

Population en millions, 2009: Haïti, 10,03; Québec 7,8 millions. Total 17,83.

Population en millions, 2009: Haïti, 10,03; Canada, 33,57. Réunis 43,6.

Taux moyen d’accroissement de la population, 2005-2010: Haïti 1,6; Québec 1,0. Réuni, 1,3.

Taux moyen d’accroissement de la population, 2005-2010: Haïti 1,6; Canada 1,0. Réunis, 1,14.

Taux de fécondité, Haïti 3,55; Québec 1,75. Réuni, approximativement 2,6.

Taux de fécondité, Haïti 3,55; Canada 1,57. Réunis, approximativement 2,2.


Taux de mortalité infantile par 1000, Haïti 62,4; Québec 4,8. Ensemble, 34.

Taux de mortalité infantile par 1000, Haïti 62,4; Canada 4,8. Ensemble, 18.

Espérance de vie, hommes, Haïti 59,5; Québec 78. Ensemble, environ 69.
Espérance de vie, femmes, Haïti 63,0; Québec 83. Ensemble, environ 73.

Espérance de vie, hommes, Haïti 59,5; Canada 78,3. Ensemble, environ 73.
Espérance de vie, femmes, Haïti 63,0; Canada 82,9. Ensemble, environ 77.


Moins de 15 ans, Haïti 35,9; Québec 15. Ensemble 26 %.
Plus de 60 ans, Haïti 6,5; Québec 21. Ensemble 14 %.

Moins de 15 ans, Haïti 35,9; Canada 16,3. Ensemble 21 %.
Plus de 60 ans, Haïti 6,5; Canada 20. Ensemble 16,7 %.

PIB par habitant, $, Haïti 1 316; Québec 30 143. Ensemble, 16 000.

PIB par habitant, $, Haïti 1 316; Canada 39 183. Ensemble, 30 000.


On viserait devenir un pays à majorité francophone de 25 millions d’habitants vers 2058.

Pays est un bien grand mot; disons confédération.

Robert Lachance a dit...

La nuit porte conseil. On viserait à devenir deux pays alliés. À cet égard, Haïti a deux siècles d’avance sur nous.

Ce serait un défi intergénérationnel, interculturel, inter-national, pour démographies et températures éloignées et différentes.

Voici un coup d’oeil des population concernées:

groupe d’âge
Haïti, hommes ** femmes
Québec, hommes ** femmes
Ensemble hommes ** femmes

00-04 ** 590 ** 590 *** 205 ** 195 **** 795 ** 785
05-09 ** 600 ** 600 *** 197 ** 187 **** 797 ** 787
10-14 ** 650 ** 650 *** 228 ** 218 **** 878 ** 868
15-19 ** 570 ** 620 *** 257 ** 245 **** 827 ** 865
20-24 ** 440 ** 530 *** 248 ** 237 **** 688 ** 767
25-29 ** 360 ** 430 *** 272 ** 261 **** 632 ** 691
30-34 ** 290 ** 330 *** 264 ** 252 **** 554 ** 582
35-39 ** 260 ** 280 *** 258 ** 245 **** 518 ** 525
40-44 ** 240 ** 240 *** 300 ** 287 **** 540 ** 527
45-49 ** 200 ** 210 *** 327 ** 323 **** 527 ** 533
50-54 ** 180 ** 180 *** 305 ** 310 **** 485 ** 490
55-59 ** 110 ** 110 *** 262 ** 271 **** 372 ** 381
60-64 ** 130 ** 130 *** 224 ** 237 **** 354 ** 367
65-69 ** 100 ** 100 *** 168 ** 180 **** 268 ** 280
70-74 ** 110 ** 110 *** 122 ** 141 **** 232 ** 251
75-79 ** 040 ** 060 *** 098 ** 128 **** 138 ** 188
80-84 ** 030 ** 050 *** 063 ** 099 **** 093 ** 149
85-89 ** 020 ** 040 *** 029 ** 060 **** 049 ** 100
90-94 ** 000 ** 000 *** 009 ** 026 **** 009 ** 026
95-99 ** 000 ** 000 *** 002 ** 007 **** 002 ** 007
00-09 ** 000 ** 000 ***. 0.2 ** 001 **** 0,2 ** 001

Comme disait André Arthur, à la gang on est plus fort.

Vous aviez compris que ci dessus, la première colonne est pour des strates d'âge de cinq ans. La colonne de deux étoiles n'est là que pour séparer la première de la deuxième.

Les deux suivantes, en excluant celle des deux étoiles, rapportent en gros combien d'hommes et de femmes vivent à Haïti dans chacune des strates. Il s'agit de milliers de personnes.

La colonne de trois étoiles sépare Haïti du Québec.

Les deux suivantes rapportent à 500 près combien d'hommes et de femmes vivent au Québec dans chacune des strates.

La colonne de trois étoiles sépare Québec de Haïti et Québec en joint Venture, en gros combien d'hommes et de femmes vivent à Haïti et à Québec dans chacune des strates.

Je vous offre ces chiffres d'abord pour que vous preniez connaissance de deux exemple de structures de population extrêmes, Haïti encore jeune par rapport à l'Afghanistan et Québec, une population au seuil du déclin. Quand on les fusionne, on obtient une population beaucoup plus équilibrée sur le plan inter-générationnel.

Daniel Rochefort a dit...

D'entrée de jeu, je trouve plutôt triste ce froid calcul politique pour décider d'à qui profiterait le plus un tel projet.

Faire d'Haïti la onzième province - ou une région du Québec - ne devrait pas être motivé par l'intérêt, qu'il soit politique ou économique... excepté bien sûr l'intérêt des haïtiens eux-mêmes. Dois-je rappeler qu'une telle proposition se veut une solution durable au drame haïtien? Et dois-je rappeler l'urgence de leur drame?

Bien sûr que nous devons y trouver des avantages... mais pourquoi faudrait-il fondamentalement le faire d'une façon intéressée? Ne pourrions-nous pas laisser un peu de côté notre cynisme?

De toute façon, il est évident que malgré les sacrifices nécessaires, tout le monde y trouverait son compte au final... autant les souverainistes que les fédéralistes... et autant les vieux que les jeunes... Ce serait un coup de génie en terme de solution démographique.

Voilà enfin un projet mobilisateur qui nous permettrait d'oublier le temps d'une génération notre souffrance de vivre dans une si imparfaite démocratie... notre misère des riches... notre attitude cynique d'enfants gâtés qui prennent pour acquis cet édifice complexe de richesse collective, de droits et de liberté qu'ont bâtis nos pères et nos grands-pères à la sueur de le front! Un bon coup de pied au cul à notre égoïsme de sur-consommateurs!

Pour en revenir au chiffres, je ne vois pas davantage d'intérêt démographique ou économique pour le Québec que pour le Canada dans ce projet... Sauf votre respect, je vois davantage dans votre préférence pour le Québec - comme intégrateur de Haïti - une préférence idéologique. Mon "choix" du Canada dans ce dossier n'est aucunement motivé par mes préférences idéologiques, croyez-moi: Il est plutôt motivé par le fait que ICI, MAINTENANT, nous faisons partie du Canada, et que c'est MAINTENANT que les haïtiens ont besoin d'aide.

D'autant plus que je ne crois pas que, au sein du Canada, une province puisse, en toute légalité constitutionnelle, "adopter" unilatéralement un territoire étranger. M. Facal pourrait peut-être nous éclairer sur le sujet?

De toute façon, soyons sérieux: Qui croirait que la province du Québec à elle seule aurait les reins assez solides pour soutenir un tel projet humanitaire?... probablement pas plus qu'une hypothétique nation québécoise toute nouvellement souveraine d'ailleurs.

Par contre, le Canada dans son ensemble serait capable de supporter un tel projet d'intégration d'Haïti. Rendons à César ce qui appartient à César: Malgré ses multiples défauts et toutes les rancunes que nous entretenons contre lui, il faut avouer que la confédération canadienne a la qualité d'être capable de mobiliser beaucoup plus de ressources... et pour un tel projet, il en faudra beaucoup!

Robert Lachance a dit...

Dans Une brève histoire de l'avenir Jacques Attali nous appelle à l'importance de l'espace/temps. On en réécrira quand nous aurons l'espace et le temps. En attendant, laissez-moi vous rappeler pour l'émotion et l'instruction que "le temps ne respecte pas ce que l'on fait sans lui". À ce sujet, je me suis donné un siècle, 2008-2108.

D'accord Daniel que "la confédération canadienne a la qualité d’être capable de mobiliser beaucoup plus de ressources", que le Québec seul. Daphnée Dion-Viens en page 2 du Soleil du 29 janvier récent écrit que les Canadiens ont en moyenne, à 0,40 $ par personne, contribués deux fois moins que les Québécois à 0,86 $ par personne. Mais à la gang, ça fait deux fois plus d'argent. Sur un coup de coeur.

La confédération canadienne n'a pas pour préoccupation la survie de la langue française en Amériques. Elle a été fondée pour la défense de l'Amérique britannique du Nord.

Le Québec a intérêt à prendre la maîtrise d'oeuvre de ce support de la diversité judéo-chrétienne de l'homme et de la femme sur terre, s'il faut croire Jean-François Lisée, Jacques Parizeau, Joseph Facal et Pierre-Elliot Trudeau. Ce dernier en a été l'un des plus virulents défenseurs mais il n'a pas réussi avec son approche multiculturelle.

Permettez-moi de soumettre à votre réflexion cet extrait de La Souveraineté du Québec de Jacques Parizeau qui révèle sa position en matière d'aide internationnale:

"Enfin, il me semble que, de toutes les relations internationales qu'un nouveau pays doit entretenir avec le reste du monde, il y en a une qui me semble devoir être présentée le plus tôt possible: c'est l'aide humanitaire. Il n'est pourtant pas difficile de s'y engager. Des centaines, voir des milliers de Québécois et de Québécoises ont une expérience de l'aide humanitaire à l'étranger. C'est le gouvernement du Québec qui n'y connaît rien et ne veut rien savoir. Dès que j'ai été élu premier ministre en 1994, j'ai mis sur pied un service d'aide humanitaire que le Dr Réjean Thomas a accepté de diriger. On commença pour des raisons évidentes, par Haïti. Ce que le Dr Thomas, avec son petit budget, a réussi à faire dans la campagne haïtienne pour relever des écoles et des dispensaires est étonnant. Mais son poste ne m'a pas survécu. On continue à se fier au gouvernement fédéral, au Mouvement Desjardins où à Oxfam-Québec pour s'acquitter de ce qui devrait être un devoir de l'État du Québec. Quant au Dr Thomas, après son "expérience" québécoise, il fonda Médecin du Monde..." Page 130