dimanche 20 juin 2010

La menace chinoise?

En réponse à l'article de Radio-Canada intitulé "Le Yuan Bouge" et aux commentaires de lecteurs qui lui sont associés...
...de même qu'en réponse à ce lieu commun de nos conversations occidentales où il est question de ces "menaçants" chinois qui vont bientôt "prendre le contrôle de la planète et devenir les nouveaux maîtres du monde":

Les chinois nous achètent t'ils ou ne deviennent-ils pas plutôt nos partenaires en s'enchainant à notre dette?

Dans notre monde occidental la monnaie est devenu quelque chose de complètement artificielle, déconnectée de la réalité. La quantité d'argent qui circule et sa valeur sont complètement arbitraires, contrairement à ce qu'on pourrait croire.

Pour avoir un bon éclairage sur les fondements du système monétaire dans lequel nous vivons, ainsi que des implications sur nos vies, le petit film « L'argent Dette » de Paul Grignon – bien qu'un peu démagogique – est très éclairant.

Mais le système monétaire chinois et la banque centrale chinoise suivent t'ils les mêmes règles que notre monde occidental? Si oui, les chinois ne devraient pas être vus comme nos futurs – et menaçants - maîtres mais comme nos nouveaux partenaires et associés dans notre système de consommation. La mondialisation n'est en fait qu'un agrandissement à l'échelle de la planète du contrat social qui nous lie tous par les dettes et les promesses de remboursement.

J'espère seulement que les chinois seront plus sages que nous en privilégiant davantage l'épargne... mais je suis un peu pessimiste, la nature humaine étant ce qu'elle est. Ils seront bientôt aussi accrocs que nous au plastique et à la satisfaction instantanée de désirs qui ne sont pas les leurs... tout comme nous.

Ce qui me choque cependant c'est à quel point nous - les riches – faisons preuve de mauvaise foi en refusant de voir que les gens qui fabriquent nos produits de toute sorte à un aussi vil prix sont à notre économie artificielle ce que les esclaves noirs étaient à l'économie du 18ième siècle. En cherchant à consommer toujours davantage à un prix toujours moins élevé, et en freinant volontairement la hausse du niveau de vie des peuples émergents par la dure concurrence et la pression sur les prix, nous sommes complices d'un double discours ridicule qui prône la démocratie et les droits humains tout en refusant à ceux qui fabriquent nos biens de consommation un salaire juste et équitable et un droit inaliénable sur la propriété de leurs ressources et de leurs terres...

Ce n'est certainement pas de cette façon que nous allons trouver des solutions durables aux problèmes démographiques, écologiques, et au mur de l'épuisement des ressources que nous préparons pour nos enfants et petits-enfants... que nous chérissons pourtant tellement! Après-moi le déluge, comme dirait l'autre?

Nous vivons dans le mensonge... et j'en fait visiblement partie... vous écrivant sur cette petite merveille technologique qu'est mon portable, qui ne m'a coûté qu'un maigre 700$ emprunté... dont pas plus d'une dizaine ne s'est rendu dans les poches de ceux qui l'ont fabriqué au péril de leur santé et au détriment de leur droit au rêve et au bonheur!

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