jeudi 15 octobre 2009

La corruption dans la construction - Lettre à Jean Charest

Voici ma lettre au Premier Ministre Jean-Charest.
Si vous êtes indignés vous aussi, cessez de vous taire ou de maugréer dans votre salon: Exprimez-vous. Écrivez vous aussi au premier ministre; c'est facile, via le site du Parti Libéral du Québec (contact).
Profitez-en pour envoyer une copie conforme de votre lettre aux partis d'opposition. Ce n'est qu'une assurance que votre réprobation sera publique et qu'on lui donnera du poid. (Personnellement, j'ai envoyé une copie conforme au Parti Québécois et à Québec Solidaire)

Affichez aussi votre lettre sur Facebook. Je vais créer un groupe à cet effet.

Prenez le temps de faire au moins ce geste citoyen... Le respect de notre démocratie, ça demande au moins quelques minutes d'effort! Prouvez à nos dirigeants que nous ne sommes pas que de vulgaires payeurs de taxes!

Voici ma lettre:

"M. Charest,

Votre gouvernement doit faire une enquête publique d'envergure, appuyée d'un système inédit de protection de l'identité des témoins, et d'un engagement d'aller au fond des choses même si des élus devaient être éclaboussés.

C'est le prix à payer pour enrayer le sentiment d'indignation qui est en train de submerger la province. Le climat est très malsain et le gouvernement doit tout faire pour éteindre cet incendie qui menace jusqu'au fondements de notre système politique.

Vous devriez être le premier a vous rendre compte que votre inaction mine la crédibilité de toute votre équipe.

De plus, le reportage de Radio Canada a démontré noir sur blanc que la police et le bureau de la concurrence sont totalement impuissants à contrer ces pratiques frauduleuses... et à défendre les honnêtes citoyens menacés.

De même, durant la durée de cette enquête publique, il devra être permis par décret aux élus municipaux d'annuler tous les contrats suspects et de retourner en appel d'offre... sous surveillance du bureau de la concurrence. Les entrepreneurs évincés n'auront qu'à soumissionner à nouveau. Vous devrez, dans la foulée, passer une loi spéciale qui protège les municipalités de toute poursuite dans l'annulation de contrats pendant une période d'enquête publique...

Finalement, il faut que vous instauriez - et ce enquête publique ou pas - un mécanisme véritablement d'appels d'offres, à tous les paliers de gouvernements, où l'évaluation des estimations de coûts sera établie par des experts indépendants sous la supervision du bureau de la concurrence. Ce sera un mécanisme qui, en apparence, ralentira la mise en œuvre des projets et alourdira les coûts... mais qui se révèlera dans les faits très économique puisqu'on révisera à la baisse les coûts de travaux publics qui sont - selon les enquêteurs de Radio Canada (ils remportent la palme de la crédibilité entre vous et moi!) - gonflés d'au moins 35%.

De grâce, vous devez réagir car les citoyens sont de plus en plus cyniques et désabusés.

Si nos politiciens continuent à se cacher la tête dans le sable, tous les citoyens finiront par avoir envie de se soustraire au système... et se créera une véritable économie parallèle au noir... ce qui pourrait nous mener à la jungle économique!

Personnellement, j'ai de plus en plus de difficultés à accepter de verser plus de la moitié de mes revenus dans une telle assiette au beurre. J'en suis rendu à chercher activement des solutions "d'évasion". J'ai déjà trouvé le docteur Mailloux réactionnaire lorsqu'il tenait de tels propos... qui me semblent plein de sagesse aujourd'hui!

Merci de me lire et de tenir compte de mon opinion."

Liens:

À propos de l'enquête sur la collusion dans le secteur de la construction:

lundi 12 octobre 2009

Consternant, le mot est faible!

Ce billet fait référence à l'article "Le Canada Déçoit" concernant l'attitude intransigeante du Gouvernement canadien dans le dossier Khadr... attitude décriée par le Groupe de travail de la Maison Blanche chargé de transférer les prisonniers de Guantanamo.

Consternant. Le mot est faible!

Dire qu'on est probablement pris avec ce gouvernement conservateur pour un bon bout de temps, si on se fie aux intentions de vote les plus récentes des canadiens! Est-ce la faute du peu de mémoire des canadiens dans leur ensemble? Est-ce la faute de la division et de la partisannerie qui règne au Canada?

Il fut un temps où nous, canadiens, avons été un phare d'idéaux humanistes. Aujourd'hui, le Canada fait figure de cancre en la matière. L'égocentrisme et le consumérisme rampant dans la population sont devenus le terrain fertile d'un groupe de moralisateurs d'extrême droite aux idées à saveur religieuses.

Le gouvernement Harper n'est que le porte-étendard de toute une frange de canadiens qui remettent en question le droit des enfants de ne pas être jugés comme des adultes pour leurs fautes.

Ces gens sont tellement contradictoires. Ils voudraient infliger les mêmes peines aux enfants qu'aux adultes, mais ne leur reconnaissent pas les même droits... au niveau des permis de conduire par exemple... Donner leur l'occasion et ces moralisateurs montent l'âge de la majorité à 21 ans avec tout ce que cela comporte... tout en jugeant des enfants de 14 ans au même titre que des adultes!

• J'espère au moins que Khadr sera rapatrié de force par la cours suprême.
• J'espère qu'alors le gouvernement harper aura la décence de le libérer sur le champs tout en lui offrant toute la panoplie de services de reconstruction de son être qui soit disponible... ainsi qu'à sa famille.
• J'espère que, après un jugement favorable à Khadr, quelqu'un au parlement se lèvera pour passer un projet de loi privé qui oblige le Canada de rapatrier tout citoyen canadien mineur jugé à l'étranger pour quelque crime que ce soit.
• J'espère aussi que, après un jugement favorable à Khadr, - peut-être après le déclin du gouvernement conservateur - on prendra des engagements fermes et des actions pour combattre le phénomène des enfants soldats. Qu'on instaurera aussi des chaires de recherche sur la guérison et la réintégration sociale de ces enfants traumatisés.
• J'espère finalement que Omar Khadr pourra poursuive le gouvernement Harper pour l'avoir honteusement laissé dans cette situation inadmissible, et qu'on pourra pointer les individus qui sont derrière cette situation.

vendredi 4 septembre 2009

De la position minoritaire des enfants québécois francophones de souche au public à Montréal...

À la lecture de l'article d'hier sur de nouvelles statistiques concernant les enfants fréquentant l’école publique à Montréal, je dois avouer que j'ai eu un petit sursaut de panique. La crainte sourde de voir notre fils de 6 ans développer le sentiment d'être étranger dans sa ville, voir dans son pays - qui nous titille depuis notre emménagement à Cartierville - trouvait des chiffres pour s'appuyer...

Nous sommes pourtant les gens les plus ouverts qui soient. Nous avons vécu en «immersion» depuis des années dans les quartiers très multiculturels de la Petite Italie, Parc Extension, Ville Mont-Royal et Cartierville. Nous avons toujours considéré comme une richesse de se frotter à diverses cultures; J'étudie d'ailleurs le Mandarin. Pourtant, la première année d'école de notre fils à la maternelle a fait gronder dans nos trippes la peur de le voir se sentir étranger en son pays...

Bref, ces articles m'ont rappelé à quel point notre fils ne côtoyait presque aucun «québécois de souche» dans son environnement scolaire.

Heureusement, le billet de Marie-Claude Lortie, deux pages plus loin, a été une bouffée d'air frais qui a balayé ces vieux démons ancrés au plus profond de nous. Après-tout, notre fils aussi a de la difficulté à comprendre ce que c'est qu'un «québécois de souche», un «vrai québécois»... Ses amis parlent français comme lui, écoutent les même émissions que lui, lisent les même livres, jouent aux même jeux. Bien sûr certains ont des particularités alimentaires, ou ne croient pas au mêmes dieux... and so what?

Je pense que, si problème il y a, il se situe du côté des parents:

D'un côté, les parents «de souche» - nous y compris - ont de la difficulté à transmettre et valoriser la culture de leurs ancêtres, leur histoire, leur appartenance au territoire. Sûrement parce que nous sommes peu enclins à cultiver cette fierté nationale que nous avons peur de voir glisser vers une ridicule ferveur patriotique. Les gens de notre génération se considèrent souvent comme des citoyens du monde. Il ne faudrait cependant pas oublier notre devoir de parent de donner des racines à nos enfants.

De l'autre côté, les parents allophones sont très enclins à cultiver la fierté patriotique de leurs enfants à l'égard de leur pays d'origine. Ils inculquent ainsi à leurs enfants qu'ils ne sont pas vraiment canadiens... encore moins québécois. Tous les amis néo-québécois de notre fils ne se définissent eux-même jamais comme canadiens! J'ai l'impression qu'en insistant sur l'appartenance à leur culture d'origine - probablement par peur de voir s'éteindre cette mémoire et cette fierté dans le coeur de leurs enfants - les parents néo-québécois empêchent involontairement leurs enfants de prendre racine ici, de développer une fierté d'être ici au Québec, voir de bien s'intégrer. Peut-être est-ce symptomatique d'un rêve de retour en terre natale...

Tout en enseignant leur culture et leurs origines à leurs enfants, les parents allophones devraient travailler à implanter cette appartenance à notre pays et ce désir de se fondre à la culture majoritaire en l'enrichissant de leur propre apport indispensable. Après tout, tous ceux qui réussissent à émigrer aux États-Unis sont fiers de clamer haut et fort leur citoyenneté américaine! Pourquoi en serait-il autrement ici?

Je dois cependant avouer que nous, les «de souche», avons notre part de responsabilité dans ce manque d'identité canadienne chez nos amis allophones... car nous ne nous intéressons souvent, au premier abord, qu'à leur origine... comme si c'était des touristes de passage!

Finalement, je crois que nous avons beaucoup à apprendre de nos enfants. Ils ne se posent que très rarement ces questions, et les craintes de «l'étranger» - lorsqu'ils en ont - ont été transmises par nous comme un mauvais virus qui se transmet au fil des générations... et je parle ici autant de «nous» - les de souche - que de «eux» les immigrés.

Car c'est évident que nous avons besoin de l'apport des nouveaux québécois, pas seulement pour payer nos programmes sociaux mais aussi pour que survive notre culture, notre langue, nos valeurs. Si nous intégrons activement, et avec enthousiasme, les nouveaux québécois notre culture n'en deviendra que plus riche. Mais si nous nous ghettoïsons nous même en banlieue et dans les écoles privée, notre culture s'étiolera et ce sont nos enfants qui seront mésadaptés dans ce monde multiculturel à venir.

Encore faudrait-il quintupler les ressources en francisation et en intégration des nouveaux arrivants au marché du travail. C'est le nerf de la guerre.

Et encore faudrait-il abolir le financement public des écoles privées... mais ça c'est une autre histoire...

Avis toutefois à ceux qui résistent encore à cette idée d'une augmentation toujours plus grande de la capacité d'accueil du Québec: Attendez de voir le raz de marrée de réfugiés climatiques qui déferlera bientôt sur le monde... probablement que nos enfants auront moins de craintes et de scrupules à les accueillir en leur pays.

mardi 1 septembre 2009

À propos du cours d'éthique et de culture religieuse

En ce premier septembre 2009, la Cour supérieure du Québec a statué que le cours d'éthique et de culture religieuse ne contrevient pas à la Charte des droits et libertés de la personne en matière de liberté de conscience et de religion.

Article du site Internet de Radio-Canada

Je dis Bravo à la Cour pour cette décision!

Il est de première nécessité, dans notre monde moderne et multiculturel, d'exposer nos jeunes à des connaissances historiques et comparées sur les multiples religions qu'ils sont destinés à côtoyer dans le Québec d'aujourd'hui et de demain.

Le relativisme et le subjectivisme ne s'implanteront «trop tôt» dans leur tête que si les parents ne font pas leur travail familial de les imprégner de leur propre culture... et je dis bien «trop tôt» car il viendra inévitablement un temps où nos enfants feront leurs propres choix de croyances ou de non-croyances. Ce ne sera alors pas le «cours d'éthique et de culture religieuse» qui influencera leurs choix, mais bien la cohérence des valeurs que leur auront enseigné leurs proches.

Et à l'intention de ceux qui ont peur que leurs enfants soient contaminés par d'autres systèmes de croyances, je peux vous affirmer en toute connaissance de cause que l'endoctrinement religieux mène soit au mépris des autres croyances religieuses, soit au mépris de toutes croyances religieuses!

Hourra pour un corpus de connaissances religieuses de base commun et obligatoire pour tous les jeunes québécois! J'attend maintenant le retour d'un corpus de connaissances communes obligatoire en matière d'histoire nationale, d'éducation sexuelle, de géopolitique, de langues...

Aux parents d'apporter du sens et de la profondeur - leur sens et leur profondeur - à la myriade de questions que susciteront cet enseignement.

Les parents sont t'ils prêts à confronter leurs valeurs? C'est pourtant ce qui apporte du sens et de la force à ces mêmes valeurs! Et ce qui donne un sens à la vie!

mardi 4 août 2009

L'étude sur le bio est titrée de façon mensongère par les médias

Avis à tous, journalistes y compris. Il semblerait que l'agence Reuters, qui a transmis cette nouvelle aux médias du monde entier, ai complètement déformé le propos de cette étude en modifiant le titre de façon à le rendre plus sexy...

Et les journalistes qui ont servis de relais à cette nouvelle ne semblent pas avoir vérifié scrupuleusement la source, sans quoi ils auraient relevé ce détournement de sens qui frise la fraude intellectuelle.

Ainsi, alors que le communiqué de presse original titre "Organic food not nutritionally better than conventionally produced food" (sur le plan nutritionnel, le bio pas spécialement mieux que le conventionnel), l'agence Reuters se permet de transmettre "Organic Food is no healthier, study says" (le bio pas meilleure pour la santé)!

Pour plus de détails, voici une analyse complète de cet exercice de malhonnêteté intellectuelle:

http://blog.toutallantvert.com/2009/07/30/general/les-produits-bios-ne-sont-pas-plus-sains-quand-reuters-deforme-les-propos/

Journalistes, à vos sources...

Retrait à vie du privilège de conduire pour les conducteurs criminels

Suite à la montée d'événements tragiques, ou ridicules, en matière de conduite automobile au Québec, et afin de mettre du plomb dans l'aile aux actions jugées criminelles - qu'on a tous fait à l'occasion en se disant qu'il y a peu de risque de se faire attraper, j'aimerais proposer une conséquence qui remette vraiment les pendules à l'heure:

J'aimerais bien voir l'introduction d'une nouvelle possibilité de sanction pour les infractions CRIMINELLES liées à la conduite automobile: l'Interdiction de conduire et d'immatriculer tout véhicule moteur À VIE, sans possibilité de "libération conditionnelle"... (Pas 25 ans, mais bien À VIE)... et ce peu importe si on a besoin d'un véhicule pour travailler. (Le transport en commun, ça existe!)

Et ça s'appliquerait peu importe s'il y a décès!

1- Ce ne serait même pas trop cher payé, puisque de toute façon détenir un permis de conduire n'est pas un droit mais un privilège.

2- Ce serait une conséquence qui ferait preuve de justice et de respect envers les conducteurs responsables.

3- Ça mettrait un baume sur la frustration et le sentiment d'injustice lié à la légèreté des peines et aux libérations au 1/6ième de la peine.

4- Ça éliminerait tranquillement les conducteurs dangereux de nos routes.

5- Ça pourrait s'appliquer à tout conducteur étranger sur le territoire.

6- Ça ferait bien davantage réfléchir les gens quand à leur conduite automobile... Les gens mettront la pédale douce, de même qu'il y penseront à 3 fois avant de prendre le volant avec un verre dans le nez. La perspective de ne plus pouvoir conduire de toute sa vie aurait beaucoup plus de poids dans la tête des jeunes et moins jeunes que celle - hypothétique - de faire 2 mois de prison.

On pourrait avoir une gradation, soit 10 ans d'interdiction pour la première infraction criminelle (Je rappelle qu'on parle ici d'infractions CRIMINELLES au code de la sécurité routière!), suivi de À VIE pour l'infraction criminelle suivante.

Après tout, l'Ontario applique déjà cette politique... mais pour une troisième et quatrième arrestation pour alcool au volant! Quatrième! Bordel, pourquoi pas la cinquième, ou la sixième tant qu'à y être. Il me semble qu'après la 2ième, la personne ne mérite plus qu'on lui laisse le privilège de conduire.

Jacques Duval lui-même semblait en partie d'accord avec ce principe en 2007.
http://www.guideauto.com/jacques-duval/183blog35/perte-permis-conduire-vie.html

C'est presque comme si on te permettait encore d'avoir un permis de port d'arme après avoir tué à deux reprises, ne serait-ce qu'accidentellement!

Qui prend le dossier en main? Y a t'il un député ou un juriste dans la salle?

lundi 3 août 2009

Remise en cause de la valeur du bio... foutaises!

Selon une nouvelle de Radio-Canada, une étude très récente remet en cause la valeur du bio: en voilà une bien bonne!

On y compare la valeur nutritionnelle du bio et de l'agriculture conventionnelle. Quelle étude ridicule et incomplète!

Et le goût lui?
Et les résidus de pesticides et de fongicides?
Et la santé des employés agricoles?
Et la contamination du sol?
Et la contamination de la nappe phréatique?
Et la contamination des cours d'eau?
Et les émissions de gaz à effets de serre?
Et les valeurs de développement durable transmises à nos enfants?
Autant de questions qui devraient être misent dans la balance avant de comparer le bio à l'agrochimique...

Merci en passant au journaliste de Radio-Canada de consacrer la moitié de l'article aux critiques que suscitent cette étude partisane. Du bon travail, sans parti pris, mais bien objectif et équilibré.